La Voix De Rokugan

"On peut peut-être profiter un petit peu de l'instant, non ?" demanda Retsu, la voix encore ensommeillée.

"On va avoir quinze jours de voyage... On peut prendre une heure pour nous..."

"Oui... On peut. Mais va falloir proposer quelque chose d'intéressant parce que sinon je me lève", finit-elle par dire, plus dans le ton de d'habitude. "Surtout qu'on est mariés maintenant, c'est de l'obligation maritale. Je suis sûre que les épouses doivent pouvoir aussi répudier leur mari s'il ne s'applique pas assez. Ça ne peut pas marcher que dans un sens, ce serait trop injuste."

Retsu pris un air songeur.

"Mmm... Je ne songeais pas à nos obligations maritales... Je pensais plutôt à quelque chose de spontané et de déraisonnable..." fit-il avec un sourire.

Il la serra contre lui un bref instant avant d'ajouter.

"Et moi qui pensais qu'une fois mariés j'allais pouvoir me reposer... On a vraiment des obligations de performances ??"

Elle pouvait sentir le sourire dans sa voix.

"Oui je suis sûre qu'il a écrit ça en zigouigoui dans son bouquin de shugenja. Ce serait quand même pas de bol de fâcher les kami maintenant."

"Bien. Je suppose que je n'ai pas le choix..." répondit Retsu avant d'approcher lentement ses lèvres de celles de Kei.

Ils profitèrent de ces quelques dizaines de minutes de tranquillité, d'être dans un château tel que celui-ci, une chambre à l'avenant et de n'avoir pas l'impression que le ciel leur tombait sur la tête. 15 jours avaient passé, ils s'étaient éloignés des ennuis, ils ne les avaient pas oubliés et ils se rappelleraient sûrement à leur bon souvenir rapidement, mais pour le moment ils avaient profité de l'instant.

Kei resta assise sur Retsu, les cheveux en bataille et le rouge aux joues.

- Mieux vaut qu'on ne traîne pas ici sinon on ne voudra jamais partir.

Personne ne semblait pressé de les déranger. Le château autour d'eaux était silencieux. Kei entendit même un oiseau chanter dehors.

Retsu attira Kei à lui pour échanger un long baiser.
Il aimait bien ce moment juste après l'amour où ils échangeaient paroles et gestes doux...

Il se rallongea à même le sol et la regarda dans les yeux alors que ses mains venaient se poser sur les hanches de la jeune femme.

"Je te propose que nous prenions un bon bain puis que nous partions... Ça te va, Kei-chan ?"

- Oui mais rapidement alors, ça a l'air très calme.

Kei repensa à ses consciences la veille au soir "On n'est pas à l'abri d'une attaque majeure de l'Outremonde". Elle allait finir par croire qu'ils étaient maudits...

- Enfin je veux dire : oui bien sûr, prenons un bon bain. On est de toute façon partis pour 15 jours de voyage encore alors autant profiter des largesses du château. Allez... On se lève.

Elle joignit le geste à la parole et se releva. Elle passa dans "l'antichambre qui servait de bain", mit un yukata qui traînait avant d'ouvrir le shoji qui donnait sur le couloir.

- Je pourrais avoir de l'eau chaude s'il vous plait ?

Je pars du principe que si le MJ nous le dit c'est que c'est pas très normal hein que ce soit silencieux

Le regard de Kei balaya le couloir, remontant les colonnes et les intersections jusqu'au mur de l'escalier. Seulement interrompu par les bannières pendues aux murs.

Personne en vue.

Un courant d'air froid joua quelques instants avec ses cheveux sur sa nuque nue. Il devait neiger, dehors, et quelqu'un avait laissé une porte ouverte.

Elle fit quelques pas dans le couloir et appela "Eh oh". Le silence lui répondit*. Elle rentra rapidement dans l'antichambre.

- Il faut s'habiller maintenant, il y a quelque chose qui cloche. Et on prend nos armes... Sérieusement Retsu, il y a un truc étrange. Il n'y a personne... du tout.

Elle retourna dans la chambre et s'habilla en vitesse.

* enfin je suppose....

"Qu'est ce que c'est encore que cette nouveauté ??" grommela Retsu en s'habillant en vitesse.

"Comment est-ce qu'il peut n'y avoir personne ??"

- Je n'en sais rien...

Elle sortit de la chambre, Retsu sur les talons et chercha âme qui vive...

Il n'y avait personne dans le couloir.
Personne dans le jardin.
Personne dans le hall du donjon.

- on va voir sur les remparts ?

Ce n'était pas une question au sens premier du terme car Kei s'engouffra dans le premier escalier qu'elle vit.