- Chapirte 1 "Le livre du sable" dont est issu la première nouvelle que je vais vous donner.
- Chapitre 2 "Le livre de l'Eau" dont est issu la seconde nouvelle
- Chapitre 3 "Le Livre de l'Ivoire" dont la nouvelle n'ets pas encore finie est devrait parler de mes monstres préférés les rakshasa
Allez, j'arrête de vous ennuyer avec ça et je vous laisse avec le récit d’Ibn Akiie al-Ghânib...
Le Désert de la Mort Rouge a écrit :
On m’appel Ibn Akiie al-Ghânib, ce qui veut dire " fils d’Akiie l’exilé ". Seul mon teint clair et mes yeux bridées trahissent encore mes origines étrangères. Je teins une boutique prospère dans le bazar et je suis fier de ma maison. Ses murs s’ornent de mosaïques et ses plafonds de zelliges s’incurvent en voûtes élégantes ; dans la cour centrale, l’eau d’une fontaine coule généreusement et les plantes luxuriantes répandent une odorante fraîcheur. Mon aisance m’a permis de prendre quatre femmes qui occupent le harem que j’ai fait construire prêt de mes appartements.
Je dois toute ma fortune et ma renommée à mon père Akkie, né Shinjo. Contraint à l’exil après avoir non respecté l’une des règles essentielles du Clan, mon père du quitter l’Empire d’Emeraude à l’aube de Gempukku. Et son interminable périple l’emmena jusqu’au désert du nord dont parle les légendes.
Il y a de cela cinquante ans, mon père atteignit ce que les Rokugani appellent les terres brûlées sans autres biens que ses armes et son cheval. Il pénétrait dans le désert de la mort rouge après avoir franchit le Col des Souffrances traversant la Grande Muraille du Nord. Bien des monstres et animaux sauvages habitaient dans ses lieux mais il était dit que mon père ne périrai pas par leur soin. C’est affamé et assoiffé qu’il arriva sur ces terres oubliées des kami. Abandonnant rapidement son armure chauffé à blanc ; il avança de longs jours durant, aveuglé par la blancheur des immensités caillouteuses, trébuchant dans les dunes balayées par le vent brûlant.
Au cours de son long calvaire, il aperçut dans le lointain un groupe de tantes aux vives couleurs. Elles s’évanouirent à son approche dans l’air surchauffé. Quand son cheval s’effondra, il se traîna la langue gonflée, au sommet d’une dune. Là, il crut voir le reflet de l’eau dans une oasis ombragée. Mais quand il s’y précipitait, il n’y avait rien d’autre que flaque de sel luisant au soleil. C’est alors qu’il s’évanouit…
Ce fut la délicieuse sensation de l’eau coulant dans sa gorge desséchée qui le tira de son inconscience. Il était étendu à l’abri d’une tente faite de bandes de laine tissée, sous le regard perçants d’hommes vêtus de longues robes bleues, le bas du visage voilé. Ils l’invitèrent à passer sous une autre tente. Là, un repas de pain et de viande fut servi, qu’il mangea accroupis à même le sol. Il s’appliquai à copier fidèlement leurs gestes de peur de commettre un impair. Comme eux, il plongea sa main dans la marmite pour en ramener des morceaux de ragoût de mouton. Le repas fini, après s’être essuyé les mains à la toile de la tente et avoir copieusement roté en compliment au cuisinier, il fut invité à raconter son histoire. Une personne parmi ses sauveurs semblaient comprendre sa langue et traduisait tous ce qu’il disait. Son histoire fut écoutée avec attention. Puis le cheik Moto Ahmad al-Nisar, chef de la tribu, prit la parole à son tour. Il parla du désert, de son peuple les Moto et de leur lien avec Dame Shinjo.
Mon père appris alors à quels dangers il avait échappé : les sables mouvants, qui engloutissent en un instant montures et cavaliers, et le khamsin, ce vent de sable brûlant qui ensevelit sans rémission les voyageurs. Certes les janns, des génies mineurs vivant là où nul homme ne peut survivre, l’auraient peut-être recueilli si par chance il les avait rencontrés, mais il aurait pu tout aussi bien être la proie d’un monstre : serpent des sables ou mille-pattes géants capables d’avaler un homme d’une seule bouchée.
Seuls les nomades du désert, les Moto, apprécient ces terres désolées. Ce peuple ressemble énormément à leur cousin rokugani ; il est fier, mesuré et s’organise toujours en tribus. Chacune est menée par l’homme le plus sage, le plus brave, le plus généreux, et aussi le plus chanceux – car ils considèrent à juste titre que la chance compte au nombre des qualités d’un chef.
Parfois, une tribu lance un raid contre un campement ou un village lointain. Ces expéditions de pillage permettent aux Moto de prouver leur bravoure. Elles sont soumises à des règles strictes : un Moto qui enlèverait une femme, ou s’emparerait des bijoux qu’elle porte, serait méprisé de tous. Une légende populaire Moto met bien en valeur cet esprit chevaleresque qui habite leur peuple.
Un fameux champion, Rabiah, voyageait à pieds en tenant par le bride un dromadaire monté par son épouse. Le destin voulut qu’il rencontre un fort parti de guerriers ennemis. Un premier cavalier se lança vers lui. Rabiah ne daigna même pas presser l’allure. Le cavalier lui cria : " laisse moi cette femme et sauve ta vie !" mais Rabiah saisit sa lance : " Sur toi la fatalité aux canines de fer, ô rejeton de l’infamie, qui te met sur la route d’une femme libre et inviolable " et d’un coup, il transperça le foie de son adversaire, et se dernier déchira la terre de ses ongles. Rabiah fut successivement rejoint par trois autres cavalier. Les deux premiers burent la mort d’une gorgée, mais le champion brisa son arme en abattant le second. Le troisième cavalier était le chef de la tribu ennemie. Il vit Rabiah qui l’attendait, prêt à l’affronter sans autre arme que le bois rompu de sa lance. Frappé d’admiration, il s’écria : " Des hommes comme toi, on ne les tue pas. Tiens, prend ma lance. Quand à moi, je retourne pour ôter à mes compagnons l’envie de te poursuivre " ce à quoi répondit Rabiah par le célèbre proverbe " Une vie sans honneur ne mérite pas d’être vécue ". Cette devise que l’on entend partout sur les terres du Calife, seuls les Moto semble en connaître vraiment le sens.
Mon père resta plus de deux ans au près de la tribu Moto qui l’avait sauvé. Il appris, au prêt d’eux, leur langue, leur coutume, leurs légendes, mais aussi que toutes les terres, déserts, îles, villes ou montagnes des terres brûlées sont la propriété du Grand Calife.
Les cités de la Perle a écrit :
Séduit par les merveilles du " joyau de l'horizon ", mon père décida de s’installer à Aliqet-Ra. Il loua un petit emplacement dans le bazar, et avec l’aide de négociant des maisons marchandes de Dahab qui étaient les obligés du cadi, il se lança dans le commerce d’objets étranges venus du désert. Et en suivant l’adage suivant : " Ne donne jamais ce qui peut être vendu ", il réussit à prospérer petitement. Ces années fastes permirent à mon père de trouver femme à son goût. Shera Alan bin Alaq devint son épouse et, plus tard, ma mère.
Mais la bureaucratie du Grand Calife, déjà pesante dans de nombreuses villes des terres brûlées, est omniprésente à Aliquet-Ra. Les collecteurs d’impôts y sont plus rapaces que des vautours. Ainsi, dès que mon père gagnait quelque argent, les collecteurs – maudits soient-ils – lui en reprenaient la plus grande partie. Or l’adage est vrai qui dit : " Un homme sans argent est un homme de rien, même si ses vertus ont l’éclat du soleil ". Il décida donc de faire fructifier son bien en convertissant son avoir en marchandises et en allant commercer dans les Cités de la Perle.
Notre caravane arriva sans encombre dans les ports des Cités de la Perle. Ces villes doivent leur nom et leur richesse aux plongeurs infatigables qui arrachent leurs trésors au fond des mers. A Sishuan, on lui raconta l’histoire d’un pauvre mendiant qui ne possédait qu’un singe pelé. L’animal, ayant observé les plongeurs à l’ouvrage, imita leurs gestes et remonta des coquilles pleines de perles de la plus belle eau. Ainsi fit-il la fortune de son maître.
L’homme, dont mon père tiens se récit, lui fit, jadis, admirer une perle splendide. Elle avait la taille d’un œuf de pigeon, et son éclat rosé évoquait un soleil se couchant dans une mer de lait. S’il faut en croire la rumeur, il en existe de bien plus grosses : les Kojin, les humanoïdes à tête de requin, garderaient dans leurs trésors sous-marins des perles brutes de la taille du poings d’un enfant.
A Sishuan, mon père fit un commerce considérable, échangeant sa cargaison d’armes et de poteries contre des perles et des tapis de grande valeur. Flairant une opportunité financière il décida d’organiser de multiples voyages entres Aliquet-Ra et Sishuan. Et à mesure que son commerce prospérait, ses relations avec les fascinant Yobanjin s’améliorèrent. Ces hommes ont un physique analogue à celui de mon père, avec leurs yeux bridés et leur peau safran (bien qu’elle devienne légèrement plus sombre à mesure que l’on s’approche des terres brûlées). Toutefois leur corpulence est souvent supérieure à celle des Rokugani et leur nature curieuse mais méfiante finie de les différencier de leur lointain cousin. C’est cet ouverture d’esprit qui les poussa à développer des relations commerciales avec nombres peuples vivants autour de leurs terres. Parmi les plus étonnants se trouve les étrangers venant d’au delà des mers, cela même ayant attaqué jadis la terre de mes ancêtres.
Mais malgré les bonnes relations qu’il entretenait avec ce peuple, mon père ne put jamais découvrir même le tiers des secrets de leurs terres. Les Yobanjin mettaient un point d’honneur à conserver un part de mystère et une certaine prudence vis-à-vis des étrangers. Un fameux proverbe de leur terre ne dit-il pas : " Que tes amis soient nombreux… mais sache où ils cachent leurs armes ".
Quand au peuple d’au delà des mers, il n’eut que rarement l’occasion de les approcher de prêt. Néanmoins le peu qu’il en avait vu fit dire à mon père que ces hommes n’appartiennent pas au même monde que nous. Physiquement, déjà, ils nous sommes très différents et, culturellement, leur civilisation semble avoir développé une science de la mécanique et de l’alchimie dépassant de loin les plus grand savoir des terres connues. Mon père me raconta les légendes qu’il avait entendu à leur sujet lors de sa jeunesse. Elles racontaient comment l’Empire d’Emeraude, tout entier, avait du s’unir pour repousser une de leur tentative d’invasion et que depuis les Nanbanjin (comme on aime à les appeler), leurs armes ou mode de pensée sont bannis de Rokugan.
Bientôt le commerce de mon père atteint une telle ampleur qu’il réussit là ou d’autre ont échoué ou essayent encore, à devenir riche. Conscient de son nouveaux statut, il fit construire une magnifique demeure dans le quartier noble d’Aliquet-Ra, là, ici-même, où je vous parle. Son idéal enfin atteint il pouvait profiter de sa fortune pour vivre dans le luxe et la oisiveté. Ces années durèrent longtemps et durent encore aujourd’hui. Elles permirent à mon père de m’enseigner ses usages et coutumes ancestrales, mais aussi de me narrer sa merveilleuse épopée. Mais cette retraite et tranquillité ne purent satisfaire mon père trop longtemps. Et dès mon passage à l’âge adulte il m’annonça son désir de quitter une nouvelle fois ces terres et sa demeure pour aller visiter un nouveau pays étranger : les Royaumes d’Ivoires.
A son départ mon père me fit promettre de conserver toutes se notes jusqu’au moment où un Shinri Historien, un quêteur de la vérité, viendrait me les demander. Ce fut la dernière fois que je le vis…
Paroles d’Ibn Akiie al-Ghânib au Shinri Historien, Ide Banuken