2013 est une drôle d'année.
En dehors du fait que je vais, très prochainement, être papa (ce qui pour beaucoup tenait de l'impossible, voir de l'incongru), un autre événement majeur est apparu: j'ai fini par étre lassé d'une des pierres angulaires de ma vie: le jeu vidéo.
Je suis un vieux gamer, avec une histoire vidéoludique ancienne. Ma première console fut un Atari 2600 et mon premier PC un 386DX... J'ai les premiers numéros de Console+, de Joypad ou de Player One. J'ai traversé chaque étape de cet univers avec plaisir, des découvertes de nouveaux hardware en découvertes de nouvelles IP. Mais ces dernières années, ce plaisir s'est étiolé petit à petit. Jusqu'à ce que cette année, je découvre que l'envie n'existait plus.
Je connais les raisons de cette désaffection, elles sont nombreuses. Déjà, une "communauté" vidéoludique que je trouve de plus en plus triste (pour ne pas dire pathétique parfois), que ce soit sur les forums spécialisés ou en ligne. Ensuite, une politique d'édition globale misérable (avec entre autres, les multiples suites de CoD ou de FIFA, les DLC, le dématérialisé, les remakes HD minimalistes). Une scène "indépendante" dont le melon enfle de manière exponentielle (salut Mr Fish) ou des créateurs qui se prennent pour des starlettes ou des messies (salut Mr Cage). Et la raison la plus importante, la perte de fun. Et cette perte est du à un élément majeur: la quasi-disparition du coop local.
Pour moi, le plus grand plaisir dans le jeu vidéo a toujours été de jouer avec des potes dans la même pièce, pouvoir déconner, bouffer de la pizza tiède et boire des bières tout aussi tièdes. Hors la majorité de la production (en dehors des indies) est soit exclusivement jouable en solo, soit en multi... en ligne. L'exemple le plus flagrant reste Diablo III ne permettant plus le jeu en LAN. SERIOUSLY?! (et oui je sais, la version PS3 permettra du local en coop, mais bon, un HnS au pad...). Il reste quoi? Faire le gignol devant un kinect? Ou s'ennuyer devant les Lapins Crétins? Non merci.
Le partage d'une activité ludique a toujours été ma motivation première, que ce soit dans le jeu vidéo, que dans le jeu de rôle ou le JCC... Hors, en quittant le Ch'Nord, j'ai du quitter aussi, à regret, la majorité des cartistes ou des rôlistes que je connaissais. Adieu donc table nocturne à lancer des attaques avec mes crabes suicidaires, ou à foirer mes jets de dés jusqu'au point de nier les lois de la probabilité. Et depuis peu, j'ai enfin pu trouver une activité qui allie ce besoin quasi-physique de partage réel au ludisme passé. Une évidence qui ne m'est pourtant apparu que récemment: le jeu de plateau. OF COURSE!!
Joie, bonheur, exultation et fumble à foison. Du coopératif, du deck-building, de la gestion ou de la déconnade. Quel plaisir! Et le plus fou, c'est que ma p'tite femme est devenu accro elle-aussi. On passe donc du "y a quoi à la télé ce soir?" à "On joue à quoi ce soir?". Sans compter que la diversité des jeux disponibles permet aussi de jouer avec de parfaits débutants.
Quelque part, j'ai envie de remercier Activision, Ubisoft et co. S'ils avaient sorti de nombreux bons jeux coopératifs, je serai sûrement passé à côté de ce plaisir simple. Ca aurait vraiment été dommage. Une page se tourne. Hallelujah!
Si vous avez des jeux de plateau à proposer, hésitez pas. On joue actuellement beaucoup à
Ascension,
Smallworld,
Disque-Monde: Ankh-Morpork,
Pix et
Sylla. Je vais probablement prendre
Bauhaus,
Myrmes et
Agricola.