Je poste ici ma traduction, pour ne pas saluer le post des traductions en lui-même.
Je te laisse le soin, Yabu, de la remettre à sa place ensuite
Désolé pour le temps pris pour la traduction, mais j'ai eu des semaines pas mal chargées
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Chancelier Impérial – Bayushi Hisoka
La Conclusion, 1ière Partie
Par Shawn Carman
Le 21ième jour du mois du Chien, année 1170
Bien qu’ils n’étaient pas particulièrement vastes, les quartiers mis à la disposition de la famille Otomo à Kyuden Seppun avaient toujours été largement utilisés comme une bibliothèque, où les duplicates d’importants documents étaient gardés comme archives. Habituellement il y avait un ou deux Otomo en poste quelque soit la période, loin de l’époque où les proches ruines d’Otosan Uchi constituaient la glorieuse Cité Impériale. Aujourd’hui, Kyuden Otomo et la nouvelle capitale, Toshi Ronbo, étaient tout simplement trop loin pour que la famille place une grande délégation sur les lieux de Kyuden Seppun, ce que la famille Seppun comprenait parfaitement et ne lui en tenait pas rigueur. Les derniers jours, cependant, la zone entière était en proie au chaos, tandis qu’une douzaine d’Otomo étaient présents. Etant donné le tournoi sans précédent qui se tenait non loin, et ce qui en résulterait pour l’Empire, la plupart des Seppun essayait simplement de ne pas se trouver sur le chemin des Otomo.
Otomo Ouga prit un parchemin de l’un de ses nombreux subordonnés qui étaient en train de s’agiter ici et là et l’étendit devant lui sur une table, fronçant, comme à son habitude, sévèrement les sourcils. « Non, cela n’est pas possible ! Cela n’est pas possible du tout ! Ces affectations sont complètement inacceptables ! Ces ambassadeurs sont bien trop jeunes pour être assignés à de tels postes à lourdes responsabilités ! »
Le jeune homme qui lui avait transmis le parchemin pâlit légèrement : « Mais Ouga-sama, » protesta-t-il prudemment, « ces postes ont été créés par Taneji-sama il y a seulement deux mois. »
« Et Tanaji-sama a eu le bon sens de me nommer pour surveiller ces choses en son absence, » répondit Ouga, s’agaçant devant la témérité de son subordonné. « Je ferai les nouvelles affectations à sa place. Va et trouves-moi une demi-douzaine de Miya et dis-leur qu’ils devront commencer à délivrer les nouvelles nominations très prochainement. »
« Hai, » dit le jeune homme, puis il quitta immédiatement la pièce. Il ne prenait pas la mesure de la gravité de la situation ! Aucun d’entre eux, en fait. Ils verraient bien assez tôt. Son mécontentement s’accru sévèrement lorsqu’il entendit le courtisan qui battait en retraite dire doucement « Pardonnez-moi, sama ». Ouga se endossa facilement son « masque » le plus présentable, un aspect d’autorité dépassionnée qu’il avait élaboré et perfectionné tout au long de sa vie pour les desseins de son travail. Il se tourna vers l’encadrement de la porte, le masque bien en place, faisant face au nouveau arrivant attendu.
Le jeune homme s’inclina puis rangea précautionneusement ses cheveux derrière ses oreilles, un mouvement appliqué qui, Ouga en était certain, avait du permettre à l’homme, à peine plus âgé qu’un enfant, de gagner de grandes faveurs auprès des dames de cours. « Pardonnez-moi, mon seigneur, » dit le nouveau venu. « Puis-je vous demander qui est le supérieur de votre honorable famille susceptible d’être présent ? »
« Je suis Otomo Ouga, » répondit-il, « hatamo de Otomo Kaneji, seigneur des Otomo. »
« Bien sûr, » dit le jeune homme. « Je vous ai vu à la Cours Impériale, bien entendu, mais je ne savais pas si Otomo Kaneji était peut-être présent aujourd’hui. »
« Il ne l’est pas. »
« Alors peut-être pouvez-vous m’aidez, Ouga-sama. J’ai plusieurs problèmes d’une considérable importance dont je dois discuter avec vous, le plus pressant étant… »
« Assez, » dit Ouga, levant une main. « Je n’ai pas l’intention d’être rude, jeune Scorpion, mais j’ai beaucoup à faire aujourd’hui. A moins que vous ayez des ordres personnels du Champion du Clan Scorpion ou peut-être du Champion d’Emeraude… »
« Ce n’est pas le cas, » répondit le jeune homme ;
« … dans ce cas je vous demanderai de revenir un autre jour, » conclu Ouga, retournant à ses parchemins. « J’ai bien trop à faire pour être mêlé aux affaires qui vous pressent. Je serai cependant heureux de vous allouer un de mes subordonnés pour discuter avec vous, peut-être demain. Cela devrait suffire… »
Il n’y eu aucun bruit annonçant le départ du nouveau venu. « Au contraire, j’ai bien peur que cela ne suffise pas… »
Ouga se tourna à nouveau vers le Scorpion, permettant à son masque de disparaître suffisamment doucement afin que la pleine mesure de son mécontentement soit perceptible : « Je n’ai pas de temps pour ces bêtises, petit, » dit-il, maintenant un ton égal même si ses mots étaient moins que polis. « Ce n’est qu’une question d’heures, peut-être moins, avant que le nouvel Empereur soit proclamé, et je dois être prêt à représenter la famille Otomo à la cérémonie qui… »
« La proclamation a eu lieu à la mi-journée, il y a deux heures environ. » déclara le nouveau venu.
Tous les mouvements se figèrent d’un seul coup dans la chambre, tandis que les yeux se braquaient vers le Scorpion. Personne n’osa rien dire, mais plusieurs des jeunes Otomo s’éloignèrent précautionneusement de Ouga, avec une expression d’absolu étonnement. « C’est complètement absurde ! Ma personne aurait été requise ! Il y a un protocole qui doit être suivi dans de telles situations, et les rituels pour le couronnement du nouvel Empereur requiert très précisément que… »
« Les Cieux ne sont liés par aucune loi, sauf la leur, il semblerait, » dit le Scorpion. « La proclamation a eu lieu et le couronnement est terminé. Beaucoup de choses se préparent dans la cité et en dehors de la citadelle. » Il regarda le vieil homme avec une expression dédaigneuse. « J’imagine que la plupart des gens devaient être contents de vous quitter, étant donné votre ridicule nature pompeuse. Vraiment, je ne comprends pas pourquoi personne n’a prit le soin de vous avertir. »
Les autres Otomo se dispersèrent, chacun cherchant quelque chose à faire dans les recoins de la pièce, examinant minutieusement les rangées biens classées de parchemins, rassemblant le matériel qu’ils avaient mis de côté et le remplacèrent, ou n’importe quoi d’autre qui aurait pu les mettre à l’abri du courroux de Ouga. « Comment osez-vous me parlez ainsi ! » s’exclama Ouga. « Jeune insolent ! Je suis de sang Impérial ! Qui croyez-vous être, enfant stupide et insensé ! »
« Je suis Bayushi Hisoka, » répliqua l’homme avec un sourire poli. « Je suis le Chancelier Impérial. »
Il n’y eu plus rien d’autre que le silence pendant une bonne minute, tandis que Ouga tentait d’absorber l’information. « C’est ridicule, » conclu-t-il, toute force ayant quitté sa voix.
« Honnêtement ? Je l’ai aussi pensé, » admit Hisoka. « J’ai servi à la Cours Impériale pendant des années, mais rien de véritablement significatif. J’assiste le Champion d’Emeraude de temps en temps. Nous avons précédemment travaillé ensemble à sa victoire au Championnat. Mais, en toute honnêteté, je trouve cette situation quelque peu… surréaliste. »
« Que… Que s’est-il passé ? » demanda Ouga. « Pourquoi… Pourquoi n’ai-je pas était convoqué ? »
« J’ai une explication pour cela, » dit Hisoka, « mais ce n’est pas important pour le moment. J’ai été convoqué par la nouvelle Voix de l’Empereur qui m’a dit que la Fille des Cieux était familière avec mon travail parmi le Clan de la Grue. Il semble que le fait de tisser des alliances entre des clans qui sont traditionnellement ennemis a impressionné certaines personnes, même si je n’ai jamais été conscient qu’ils plaçaient mon travail au premier plan. Néanmoins, j’ai été nommé comme le nouveau Chancelier Impérial, et comme tel, je dois commencer mon travail immédiatement. Heureusement, j’ai étudié le journal de mon prédécesseur, Bayushi Kaukatsu, aussi ai-je quelques notions de ce qu’on attend de moi. Pour cela, je peux remercier les Fortunes. »
Ouga se fit violence pour regagner son sang-froid. Il prit un moment pour remettre de l’ordre dans ses vêtements, ainsi que pour remettre son « masque » en place. « Naturellement, le nouvel Empereur voudra certainement faire usage de Kyuden Otomo pour sa première Cours d’Hiver, » commença-t-il. « C’est dans l’intérêt du trône d’établir immédiatement un lien ferme avec les lignées Impériales, à cause de la signification des précédentes dynasties en terme de … »
« Cela en est plus qu’assez, » dit Hisoka, coupant le vieil homme. « Si vous m’aviez répondu en d’autres termes que ceux d’un enfant irrité, peut-être aurions-nous pu avoir une discussion civilisée. Heureusement pour moi, et malheureusement pour vous, je n’ai plus de temps à gaspiller. Le devoir de choisir les lieux pour la première Cours d’Hiver me revient et j’ai choisi. Kyuden Bayushi. J’aurai besoin que les votre m’assistent immédiatement. »
« Kyuden Bayushi ? Ouga désapprouva faiblement. « C’est un choix médiocre… Chancelier. Si je puis… »
« Vous ne pouvez pas, » dit Hisoka. « Si je dois assurer la sécurité et la sainteté de la Cours d’Hiver de l’Empereur en si peu de temps, je vais avoir besoin d’un endroit familier avec d’amples ressources auxquelles je peux faire appel. Kyuden Bayushi cela sera, et ce ne souffrira d’aucune discussion. »
Ouga regarda au loin, son estomac se retournant. « Comme vous le souhaitez. Je peux m’arranger pour que ma délégation arrive d’ici quelques jours. »
« Vous ne serez pas convié. »
Le vieil homme regarda le Chancelier avec une expression de calme, mais on pouvait lire la rage dans ses yeux. « Que voulez-vous dire ? »
« Exactement ce que je viens de vous dire, » répliqua Hisoka. « Vous êtes un bouffon et un idiot, et tant que cela me concernera, vous ne mettrez jamais les pieds à la Cours Impériale tant que je vivrai. Malheureusement pour vous, vous êtes trop vieux pour m’enterrer et trop incompétent pour provoquer ma disgrâce ou ma mort, donc j’imagine que votre consternation est simplement accablante. » Il sourit faiblement. « Ma recommandation officielle à votre seigneur Taneji sera de vous réassigné aux terres du Clan du Blaireau comme liaison Impériale. »
Ouga sentit son sang bouillir. Son visage devait sûrement être cramoisi de rage, et il ne pouvait plus se contrôler.
« Disparaissez de ma vue » le congédia Hisoka. « Un mot de plus et je m’assurai que votre prochaine affectation sera plutôt le long du Mur des Bâtisseurs. Les membres du Clan du Crabe sont des personnes pragmatiques et je suis certain qu’ils peuvent trouver une utilité même pour un vieil idiot chancelant, si nécessaire. Personnellement, j’espère qu’ils seront les plus créatifs possible quand ils règleront la question ».
Le vieil homme serra les poings, mais choisit de ne rien dire, et partit. Le Chancelier Impérial sourit à l'assemblée des autres Otomo, la plupart des jeunes individus inexpérimentés avec trop peu d’influence pour avoir évité le déplaisant service de Ouga. Ils le regardèrent en retour avec un air de respect, bien entendu mêlé de peur. Hisoka avait déjà décidé qu’il aimait la peur. Qu’il l’aimait même beaucoup.
« Je dois partir pour la Cité Impériale à l’aube, » dit-il chaleureusement. « En attendant, il y a beaucoup de choses que je dois faire, mais il me manque cruellement des Scorpions pour m’assister dans mes tâches. Vous allez devoir me prouver votre valeur. Accomplissez correctement vos devoirs et vous trouverez une place à mon service. Si vous n’en êtes pas capable, alors Ouga-san sera ravi de vous avoir comme compagnie dans ses voyages ».
Les Otomo présents saluèrent tous nerveusement, ainsi que les deux gardes Seppun à la porte. Oui, pensa pour lui-même Hisoka. Oui, cela s’avérerait certainement intéressant.
"Tout le monde ment. Même moi."