Discussion sur les traductions des nouvelles d'AEG

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Soshi Yabu
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Message par Soshi Yabu » 24 nov. 2008, 18:06

Je me lance sur la conclusion part 2

Soshi Yabu
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Message par Soshi Yabu » 28 nov. 2008, 19:19

Pourriez vous me donner votre avis sur la nouvelle que j'ai traduite, pour savoir si je la fais mettre en ligne?

Yogo Kazu
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Message par Yogo Kazu » 28 nov. 2008, 22:26

Je vais essayer de faire ça ce w-e, Yabu, mais cette semaine, j'ai vraiment été surchargé.

Quand à la conclusion part. 1, elle est vraiment quasiment finie, mais je n'ai pas eu le temps de retravailler dessus. J'essaye de faire ça dimanche soir pour de la relecture au plus vite ;)
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Yogo Kazu
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Message par Yogo Kazu » 29 nov. 2008, 11:13

Mon avis sur ta traduction, Yabu. C'est surtout une question de licence poétique, je dirai, plus que des erreurs de traduction ;)

1er paragraphe :

« ce lieu fut l’un des plus révérés dans tout l’Empire », j’aurai plutôt dit : « Pendant près d’un millénaire, ce fut l’un des lieux les plus vénérés de tout l’Empire ».

« puis s’exprimèrent à l’unisson », par rapport au texte original, le « perfect » est omit, donc je mettrai « puis s’exprimèrent dans un parfait unisson ».


2ième paragraphe :

« Chacun leur tour, les membres des Clans Majeurs firent un pas en avant », je dirai : « L’une après l’autre, les délégations des Clans Majeurs firent un pas en avant »


3ième paragraphe :

« having been temporarily removed from active duty”, la traduction “service actif” fait un peu trop moderne, je trouve. Je dirai plutôt : « Elle a été temporairement déchargé de ses obligations » ou « Elle a été temporairement déchargé de ses devoirs »
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Soshi Yabu
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Message par Soshi Yabu » 30 nov. 2008, 04:35

Bonnes remarques dans l'ensemble, je corrigerai dans la journée.

Soshi Yabu
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Message par Soshi Yabu » 01 déc. 2008, 21:44

Voilà, j'ai fait les modifs proposées par Kazu

Yogo Kazu
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Message par Yogo Kazu » 03 déc. 2008, 15:04

Je poste ici ma traduction, pour ne pas saluer le post des traductions en lui-même.

Je te laisse le soin, Yabu, de la remettre à sa place ensuite ;)

Désolé pour le temps pris pour la traduction, mais j'ai eu des semaines pas mal chargées :)

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Chancelier Impérial – Bayushi Hisoka

La Conclusion, 1ière Partie
Par Shawn Carman


Le 21ième jour du mois du Chien, année 1170

Bien qu’ils n’étaient pas particulièrement vastes, les quartiers mis à la disposition de la famille Otomo à Kyuden Seppun avaient toujours été largement utilisés comme une bibliothèque, où les duplicates d’importants documents étaient gardés comme archives. Habituellement il y avait un ou deux Otomo en poste quelque soit la période, loin de l’époque où les proches ruines d’Otosan Uchi constituaient la glorieuse Cité Impériale. Aujourd’hui, Kyuden Otomo et la nouvelle capitale, Toshi Ronbo, étaient tout simplement trop loin pour que la famille place une grande délégation sur les lieux de Kyuden Seppun, ce que la famille Seppun comprenait parfaitement et ne lui en tenait pas rigueur. Les derniers jours, cependant, la zone entière était en proie au chaos, tandis qu’une douzaine d’Otomo étaient présents. Etant donné le tournoi sans précédent qui se tenait non loin, et ce qui en résulterait pour l’Empire, la plupart des Seppun essayait simplement de ne pas se trouver sur le chemin des Otomo.

Otomo Ouga prit un parchemin de l’un de ses nombreux subordonnés qui étaient en train de s’agiter ici et là et l’étendit devant lui sur une table, fronçant, comme à son habitude, sévèrement les sourcils. « Non, cela n’est pas possible ! Cela n’est pas possible du tout ! Ces affectations sont complètement inacceptables ! Ces ambassadeurs sont bien trop jeunes pour être assignés à de tels postes à lourdes responsabilités ! »

Le jeune homme qui lui avait transmis le parchemin pâlit légèrement : « Mais Ouga-sama, » protesta-t-il prudemment, « ces postes ont été créés par Taneji-sama il y a seulement deux mois. »

« Et Tanaji-sama a eu le bon sens de me nommer pour surveiller ces choses en son absence, » répondit Ouga, s’agaçant devant la témérité de son subordonné. « Je ferai les nouvelles affectations à sa place. Va et trouves-moi une demi-douzaine de Miya et dis-leur qu’ils devront commencer à délivrer les nouvelles nominations très prochainement. »

« Hai, » dit le jeune homme, puis il quitta immédiatement la pièce. Il ne prenait pas la mesure de la gravité de la situation ! Aucun d’entre eux, en fait. Ils verraient bien assez tôt. Son mécontentement s’accru sévèrement lorsqu’il entendit le courtisan qui battait en retraite dire doucement « Pardonnez-moi, sama ». Ouga se endossa facilement son « masque » le plus présentable, un aspect d’autorité dépassionnée qu’il avait élaboré et perfectionné tout au long de sa vie pour les desseins de son travail. Il se tourna vers l’encadrement de la porte, le masque bien en place, faisant face au nouveau arrivant attendu.

Le jeune homme s’inclina puis rangea précautionneusement ses cheveux derrière ses oreilles, un mouvement appliqué qui, Ouga en était certain, avait du permettre à l’homme, à peine plus âgé qu’un enfant, de gagner de grandes faveurs auprès des dames de cours. « Pardonnez-moi, mon seigneur, » dit le nouveau venu. « Puis-je vous demander qui est le supérieur de votre honorable famille susceptible d’être présent ? »

« Je suis Otomo Ouga, » répondit-il, « hatamo de Otomo Kaneji, seigneur des Otomo. »

« Bien sûr, » dit le jeune homme. « Je vous ai vu à la Cours Impériale, bien entendu, mais je ne savais pas si Otomo Kaneji était peut-être présent aujourd’hui. »

« Il ne l’est pas. »

« Alors peut-être pouvez-vous m’aidez, Ouga-sama. J’ai plusieurs problèmes d’une considérable importance dont je dois discuter avec vous, le plus pressant étant… »

« Assez, » dit Ouga, levant une main. « Je n’ai pas l’intention d’être rude, jeune Scorpion, mais j’ai beaucoup à faire aujourd’hui. A moins que vous ayez des ordres personnels du Champion du Clan Scorpion ou peut-être du Champion d’Emeraude… »

« Ce n’est pas le cas, » répondit le jeune homme ;

« … dans ce cas je vous demanderai de revenir un autre jour, » conclu Ouga, retournant à ses parchemins. « J’ai bien trop à faire pour être mêlé aux affaires qui vous pressent. Je serai cependant heureux de vous allouer un de mes subordonnés pour discuter avec vous, peut-être demain. Cela devrait suffire… »

Il n’y eu aucun bruit annonçant le départ du nouveau venu. « Au contraire, j’ai bien peur que cela ne suffise pas… »

Ouga se tourna à nouveau vers le Scorpion, permettant à son masque de disparaître suffisamment doucement afin que la pleine mesure de son mécontentement soit perceptible : « Je n’ai pas de temps pour ces bêtises, petit, » dit-il, maintenant un ton égal même si ses mots étaient moins que polis. « Ce n’est qu’une question d’heures, peut-être moins, avant que le nouvel Empereur soit proclamé, et je dois être prêt à représenter la famille Otomo à la cérémonie qui… »

« La proclamation a eu lieu à la mi-journée, il y a deux heures environ. » déclara le nouveau venu.

Tous les mouvements se figèrent d’un seul coup dans la chambre, tandis que les yeux se braquaient vers le Scorpion. Personne n’osa rien dire, mais plusieurs des jeunes Otomo s’éloignèrent précautionneusement de Ouga, avec une expression d’absolu étonnement. « C’est complètement absurde ! Ma personne aurait été requise ! Il y a un protocole qui doit être suivi dans de telles situations, et les rituels pour le couronnement du nouvel Empereur requiert très précisément que… »

« Les Cieux ne sont liés par aucune loi, sauf la leur, il semblerait, » dit le Scorpion. « La proclamation a eu lieu et le couronnement est terminé. Beaucoup de choses se préparent dans la cité et en dehors de la citadelle. » Il regarda le vieil homme avec une expression dédaigneuse. « J’imagine que la plupart des gens devaient être contents de vous quitter, étant donné votre ridicule nature pompeuse. Vraiment, je ne comprends pas pourquoi personne n’a prit le soin de vous avertir. »

Les autres Otomo se dispersèrent, chacun cherchant quelque chose à faire dans les recoins de la pièce, examinant minutieusement les rangées biens classées de parchemins, rassemblant le matériel qu’ils avaient mis de côté et le remplacèrent, ou n’importe quoi d’autre qui aurait pu les mettre à l’abri du courroux de Ouga. « Comment osez-vous me parlez ainsi ! » s’exclama Ouga. « Jeune insolent ! Je suis de sang Impérial ! Qui croyez-vous être, enfant stupide et insensé ! »

« Je suis Bayushi Hisoka, » répliqua l’homme avec un sourire poli. « Je suis le Chancelier Impérial. »

Il n’y eu plus rien d’autre que le silence pendant une bonne minute, tandis que Ouga tentait d’absorber l’information. « C’est ridicule, » conclu-t-il, toute force ayant quitté sa voix.

« Honnêtement ? Je l’ai aussi pensé, » admit Hisoka. « J’ai servi à la Cours Impériale pendant des années, mais rien de véritablement significatif. J’assiste le Champion d’Emeraude de temps en temps. Nous avons précédemment travaillé ensemble à sa victoire au Championnat. Mais, en toute honnêteté, je trouve cette situation quelque peu… surréaliste. »

« Que… Que s’est-il passé ? » demanda Ouga. « Pourquoi… Pourquoi n’ai-je pas était convoqué ? »

« J’ai une explication pour cela, » dit Hisoka, « mais ce n’est pas important pour le moment. J’ai été convoqué par la nouvelle Voix de l’Empereur qui m’a dit que la Fille des Cieux était familière avec mon travail parmi le Clan de la Grue. Il semble que le fait de tisser des alliances entre des clans qui sont traditionnellement ennemis a impressionné certaines personnes, même si je n’ai jamais été conscient qu’ils plaçaient mon travail au premier plan. Néanmoins, j’ai été nommé comme le nouveau Chancelier Impérial, et comme tel, je dois commencer mon travail immédiatement. Heureusement, j’ai étudié le journal de mon prédécesseur, Bayushi Kaukatsu, aussi ai-je quelques notions de ce qu’on attend de moi. Pour cela, je peux remercier les Fortunes. »

Ouga se fit violence pour regagner son sang-froid. Il prit un moment pour remettre de l’ordre dans ses vêtements, ainsi que pour remettre son « masque » en place. « Naturellement, le nouvel Empereur voudra certainement faire usage de Kyuden Otomo pour sa première Cours d’Hiver, » commença-t-il. « C’est dans l’intérêt du trône d’établir immédiatement un lien ferme avec les lignées Impériales, à cause de la signification des précédentes dynasties en terme de … »

« Cela en est plus qu’assez, » dit Hisoka, coupant le vieil homme. « Si vous m’aviez répondu en d’autres termes que ceux d’un enfant irrité, peut-être aurions-nous pu avoir une discussion civilisée. Heureusement pour moi, et malheureusement pour vous, je n’ai plus de temps à gaspiller. Le devoir de choisir les lieux pour la première Cours d’Hiver me revient et j’ai choisi. Kyuden Bayushi. J’aurai besoin que les votre m’assistent immédiatement. »

« Kyuden Bayushi ? Ouga désapprouva faiblement. « C’est un choix médiocre… Chancelier. Si je puis… »

« Vous ne pouvez pas, » dit Hisoka. « Si je dois assurer la sécurité et la sainteté de la Cours d’Hiver de l’Empereur en si peu de temps, je vais avoir besoin d’un endroit familier avec d’amples ressources auxquelles je peux faire appel. Kyuden Bayushi cela sera, et ce ne souffrira d’aucune discussion. »

Ouga regarda au loin, son estomac se retournant. « Comme vous le souhaitez. Je peux m’arranger pour que ma délégation arrive d’ici quelques jours. »

« Vous ne serez pas convié. »

Le vieil homme regarda le Chancelier avec une expression de calme, mais on pouvait lire la rage dans ses yeux. « Que voulez-vous dire ? »

« Exactement ce que je viens de vous dire, » répliqua Hisoka. « Vous êtes un bouffon et un idiot, et tant que cela me concernera, vous ne mettrez jamais les pieds à la Cours Impériale tant que je vivrai. Malheureusement pour vous, vous êtes trop vieux pour m’enterrer et trop incompétent pour provoquer ma disgrâce ou ma mort, donc j’imagine que votre consternation est simplement accablante. » Il sourit faiblement. « Ma recommandation officielle à votre seigneur Taneji sera de vous réassigné aux terres du Clan du Blaireau comme liaison Impériale. »

Ouga sentit son sang bouillir. Son visage devait sûrement être cramoisi de rage, et il ne pouvait plus se contrôler.

« Disparaissez de ma vue » le congédia Hisoka. « Un mot de plus et je m’assurai que votre prochaine affectation sera plutôt le long du Mur des Bâtisseurs. Les membres du Clan du Crabe sont des personnes pragmatiques et je suis certain qu’ils peuvent trouver une utilité même pour un vieil idiot chancelant, si nécessaire. Personnellement, j’espère qu’ils seront les plus créatifs possible quand ils règleront la question ».

Le vieil homme serra les poings, mais choisit de ne rien dire, et partit. Le Chancelier Impérial sourit à l'assemblée des autres Otomo, la plupart des jeunes individus inexpérimentés avec trop peu d’influence pour avoir évité le déplaisant service de Ouga. Ils le regardèrent en retour avec un air de respect, bien entendu mêlé de peur. Hisoka avait déjà décidé qu’il aimait la peur. Qu’il l’aimait même beaucoup.

« Je dois partir pour la Cité Impériale à l’aube, » dit-il chaleureusement. « En attendant, il y a beaucoup de choses que je dois faire, mais il me manque cruellement des Scorpions pour m’assister dans mes tâches. Vous allez devoir me prouver votre valeur. Accomplissez correctement vos devoirs et vous trouverez une place à mon service. Si vous n’en êtes pas capable, alors Ouga-san sera ravi de vous avoir comme compagnie dans ses voyages ».

Les Otomo présents saluèrent tous nerveusement, ainsi que les deux gardes Seppun à la porte. Oui, pensa pour lui-même Hisoka. Oui, cela s’avérerait certainement intéressant.
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Soshi Yabu
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Message par Soshi Yabu » 07 déc. 2008, 16:52

Voici mes propositions de modifications ou de corrections qui peuvent bien entendu être discutées.
**********





ligne 2: "où les duplicates..."
--> "où les copies..."


ligne 4/5: "trop loin pour que..."
--> "trop éloignés pour que..."


Ligne 5: "que la famille place une grande délégation sur les lieux de Kyuden Seppun"
--> "que la famille installe une grande délégation au sein de Kyuden Seppun"


Ligne 6: "et ne lui en tenait pas rigueur"
--> "ce dont elle ne lui tenait pas rigueur"


Lignes 11/12: "pour être assignés à de tels postes à lourdes responsabilités ! "
--> "pour se voir assignés des postes aux responsabilités si lourdes."


Ligne 18: " puis il quitta immédiatement la pièce"
--> "qui quitta immédiatement la pièce"


Ligne 22: "faisant face au nouveau arrivant attendu. "
--> "faisant face au nouvel arrivant attendu"


Ligne 34: " moins que vous ayez des ordres"
-->" a moins que vous n'ayez des ordres..."


Ligne 41: " Je n’ai pas de temps pour ces bêtises, petit,"
--> " Je n’ai pas de temps pour ces bêtises, mon garçon,"


Ligne 42: "avant que le nouvel Empereur soit proclamé"
--> "avant que le nouvel Empereur ne soit proclamé"


Ligne 46:"des jeunes Otomo s’éloignèrent précautionneusement de Ouga"
--> "des jeunes Otomo s’éloignèrent précautionneusement d'Ouga"


Ligne 46: "avec une expression d’absolu étonnement."
--> "dont l'expression était celle du plus absolu étonnement."


Ligne 47/48: "les rituels pour le couronnement du nouvel Empereur requiert"
-->"les rituels pour le couronnement du nouvel Empereur requièrent"


Ligne 53/54: " les rangées biens classées de parchemins"
-->" les rangées biens classées de rouleaux" (Pas de parchemin à rokugan, c'est de la peau de bête)


Ligne 55: " à l’abri du courroux de Ouga."
--> "à l’abri du courroux d'Ouga."


Ligne 65: " la Fille des Cieux était familière avec mon travail"
--> " la Fille des Cieux était familière de mon travail"


Ligne 76: "Le devoir de choisir les lieux pour la première Cours d’Hiver"
-->"Le devoir de choisir le lieu de la première Cour d’Hiver"


Ligne 87/88: "vous êtes un bouffon et un idiot, et tant que cela me concernera, vous ne mettrez jamais les pieds à la Cours Impériale tant que je vivrai."
--> vous êtes un bouffon et un idiot, et d'aussi loin que cela me concerne, vous ne mettre jamais plus les pieds à la Cour Impériale de mon vivant"


Ligne 90: " Ma recommandation officielle à votre seigneur Taneji sera de vous réassigné"
--> Ma recommandation officielle à votre seigneur Taneji sera de vous réassigner"


Ligne 98: "pour avoir évité le déplaisant service de Ouga. "
-->"pour avoir évité le déplaisant service d'Ouga. "

Soshi Yabu
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Message par Soshi Yabu » 08 déc. 2008, 10:36

La Conclusion, deuxième partie
Par Shawn Carman


Le 21ème jour du mois du chien, année 1170.
La jeune femme termina sa soupe et tamponna légèrement sa bouche avec une serviette. Elle sourit poliment à l’autre jeune femme qui sembla se matérialiser à ses côté afin d’enlever les restes du repas, ne laissant qu’une tasse de thé exsudant un riche parfum. Elle savoura à la fois l’odeur et le goût exquis, et laissa un nombre généreux de pièces sur la table lorsqu’elle la quitta. En sortant, elle pensa à la nature unique du restaurant.

Le Mikado était sans doute unique dans tout l’Empire. C’était un établissement de bonne renommée, construit avec les matériaux les plus fins par les plus brillant artisans, utilisant une vie entière de profits obtenus par la gestion réussie de différentes maisons de thé et auberges à Ryoko Owari Toshi. Le résultat proposait une des nourritures les plus fines de tout l’Empire, , et avait été construit de telle sorte que l’on puisse démonter rapidement tout le bâtiment, et le déplacer n’importe où. De cette façon, partout où les puissants de l’Empire se trouvaient, le Mikado s’y trouvait aussi. La jeune femme avait apprécié de découvrir son exquise cuisine au Championnat de Jade, et cette fois encore au Tournoi Céleste près de la Colline Seppun.

La pensée du Tournoi fit s’assombrir quelque peu l’humeur de la jeune femme. Elle ne s’était jamais vue comme une étudiante en histoire, et pourtant c’était un sujet qu’elle aurait pu aborder facilement dans son dojo. Elle était presque certaine que les évènements des derniers jours n’avaient jamais été vus auparavant dans toute l’histoire connue, et au vu de la proclamation des Voix des Cieux plus tôt dans la journée, le futur était plus incertain que ce qu’elle avait imaginé jusque là. Peut-être étaient-ce là de grands mots, étant donné son jeune âge, mais elle vivait des jours marquants.

« Yashinko-san. »

La jeune Yoritomo se retourna et vit un Tsuruchi approcher. Elle fronça d’abord les sourcils, surprise par la couleur particulière de son kimono, mais tandis qu’il se rapprochait d’elle, elle sourit. « Mochisa-sama, » dit-elle. « J’ai bien failli ne pas vous reconnaître. » Elle montra les pièce de tissus colorés cousues sur son kimono, ainsi que le mon qui s’y trouvait. « Le Chrysanthème vous va bien. »

« Je vous remercie », dit l’archer en souriant. J’ai trouvé ce service auprès des familles impériales comme une alternative intéressante, mais ennuyeuse au plus haut point. »

Yashinko plaça sa main devant sa bouche afin de cacher un petit gloussement. « Quel scandale ! Vous ne devriez pas dire de telles choses. »

« J’avais besoin de me libérer un peu avant que mon « collègue » ne puisse m’entendre, » dit Mochisa. « Il est vraiment barbant. »

Yashinko regarda par-dessus l’épaule de l’archer et vit un Dragon large d’épaule suivant Mochisa. Il portait un daisho, mais était rasé à la manière d’un moine.
« Vous ne devriez pas marcher aussi vite dans la foule, » dit l’homme. « Nous ne devons pas être séparés. »
« Bien sûr, » dit Mochisa. « Toutes mes excuses. Yoritomo Yashinko, j’ai le plaisir de vous présenter Togashi Kazuki, premier yojimbo de Miya Shoin, le Héraut Impérial. »

Elle s’inclina. « Je suis très honorée. »

« L’honneur est pour moi, ma dame, » dit Kazuki. « Avez-vous délivré le message, Mochisa-san ? Il y a encore beaucoup à faire et nous devrions aux côtés de notre charge. »

Mochisa paru exaspéré. « Votre charge nous a demandé de livrer le message en premier lieu, Kazuki-san. »

« Raison de plus pour agir avec célérité, » répliqua le Dragon. « Ma Dame, votre présence est requise au plus grand des entrepôts impériaux près de Kyuden Seppun. »

Yashinko cligna des yeux de surprise. « Requise ? Puis-je savoir par qui ? »

Mochisa sourit d’un air suffisant. « Vous n’allez pas le croire, mais… »

« Ce n’est pas à nous de le dire, » dit Kazuki, en coupant l’autre yojimbo. « Cela peut être une question intime, ou de sécurité. Cela serait mieux si vous alliez le découvrir par vous-même. »

Elle opina du chef. « J’ai entendu dire que les Seppun et leurs alliés Licornes avaient sécurisé toute la zone. Pourrais-je y pénétrer ? »

Mochisa approuva. « Vous y êtes attendue. Il n’y aura pas de difficulté.

Yashinko fronça les sourcils, perturbée par l’affaire entière, mais cacha son désarroi ainsi qu’une femme de sa position se devait de le faire. « Bien entendu. Je m’y rends de ce pas. Merci à tous deux. »

Kazuki lui retourna son salut. « C’est un plaisir et un honneur que de servir la bureaucratie impériale. »

Le sourire espiègle de Mochisa réapparu. « Ainsi que vous allez peut-être l’apprendre pour votre propre compte. »


***

Le niveau de sécurité, dans la région entourant Kyuden Seppun, la Colline Seppun, et un grand nombre de bâtiments du domaine de la famille était stupéfiant. Yashinko n’avait jamais eu l’occasion de voir cela en dehors du palais impérial lui-même à Toshi Ranbo. L’entrepôt lui-même ne semblait avoir que peu d’importance, malgré ce qu’en avait dit le jeune courtisan. Il n’était pas en mauvais état, mais pas non plus d’une élaboration particulièrement sophistiquée. Elle ne pût distinguer aucune indication d’importance religieuse ou historique. Elle se trompait, et en se glissant à l’intérieur, elle eut le souffle coupé. Sa surprise était si grande, qu’elle ne pensa même pas à cacher son visage de son éventail, même si au premier abord, personne ne semblait être là.

L’entrepôt était rempli de contenants de toutes sortes, du simple panier à de larges caisses qu’elle avait eu l’occasion de voir de nombreuses fois chargées à bord des kobune menés par son clan. La plupart d’entre elles étaient ouvertes, et la seule dont elle pu voir le contenu était remplies de Koku. Même au sein de la Mante, qui jouit de richesses que les autres clans peuvent seulement envier, Yashinko n’avait jamais vu un tel amas grotesque de richesses. Habituée à l’argent, au-delà de ce que la plupart des samouraïs le sont, elle se laissa aller à penser qu’un tel amas n’était tout de même pas digne d’un samouraï, tout en ressentant un étrange sentiment de fascination à l’encontre de la pièce.

« N’est-ce pas glorieux ? »

Yashinko se tourna en entendant le bruit, et vit un homme se tant parmi des milliers de disques de métal. « Utemaro-san ? »

« J’ai vu les splendeurs des îles, et le Soleil se lever sur des armées victorieuses, » dit le plus vieil homme, sa voix étrangement douce et distante. « Mais je n’ai jamais vu quelque chose comme cela. Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi glorieux. »

L’étrange sensation d’euphorie de Yashinko se dissipa tandis qu’elle se demandait si Utemaro était malade. « Vous sentez-vous bien, sama ? » demanda-t-elle.

« Le Champion d’Emeraude a de nombreuses tâches, » dit Utemaro. « C’est l’opinion de Sa Divinité. La Voix de l’Empereur me l’a dit à plusieurs reprises. Shosuro Jimen et ceux qui le servent supervisent la collecte des taxes impériales et statuent sur les lois de l’Empire. C’est l’avis du Trône que le bon exercice de la Loi supplante des choses aussi triviales que le commerce. »

« Un magistrat convenable manquerait du savoir nécessaire pour superviser des intérêts mercantiles, » approuva Yashinko. « Nous l’avons vu à plusieurs reprises. Un homme honorable peut facilement être dupé par des sous-fifres avides s’il dépend d’eux pour de telles opérations. »

« Oui », approuva Utemaro. « C’est pourquoi Sa Divinité a créé la charge de Trésorier Impérial. Une seule personne, avec pour mission de surveiller la gestion des taxes et la bonne allocation des fonds Impériaux. Cela libère le Champion d’Emeraude et les Otomo de tâches aussi… désagréables. »

Yashinko hocha la tête. « Cela semble avisé. »

« Savez vous quelle fût ma première pensée lorsque j’appris que l’on me confiait cette tâche ? » dit Utemaro en se tournant pour la première fois vers elle.

« Vous ? » dit-elle. « Vous êtes le Trésorier Impérial ? Félicitations Utemaro-sama. Je vous offre mes plus sincères congratulations et… »

« Il y a eu un bref moment d’excitation, » continua-t-il comme s’il ne l’avait pas entendu, « et ensuite une écrasante déception. »

Elle demeura un moment, incompréhensive. « Déception ? »

« J’ai passé ma vie entière à accroître les richesses du clan de la Mante, » expliqua-t-il, « Je le fais parce que c’est mon devoir, mais aussi parce que l’histoire de l’Empire se retrouve à la surface de ces petits disques. » Il s’approcha d’un panier et en sortit un seul koku. « Voyez vous ces insignes ? Elles ont été frappées sur les terres du Phénix, en l’an 1023. Par combien de main est-il passé depuis lors ? Quelles batailles ont pu être gagnées grâce à des forces payées avec cette pièce ? Quelle quantité de sang demeure à sa surface, invisible à nos yeux ? Chacun est un souvenir, une histoire que personne dans l’Empire ne peut voir, ou apprécier. Mais moi je les vois. Je les vois, et je les aime. J’ai besoin de les connaître, de comprendre l’impact qu’ils ont eu sur l’Empire entier. »

« Mais alors, » dit-elle perplexe, « pourquoi cette déception ? »

« Parce que ma vie a été un jeu glorieux, » répondit Utemaro. « Comme une partie compliquée de Go ou de Shogi, travailler en permanence contre d’autres pour obtenir un avantage, user de tous les moyens pour faire progresser les positions du clan. Le samouraï est fait pour la guerre, et tandis que le bushi moyen regarde le commerce avec dégoût, je sais moi qu’il n’y a pas de plus belles guerres que celles menées avec des koku. L’acier peut mettre fin à une vie, mais un nombre suffisant de ces pièces et la vie de cités entières, de familles, de clans, peut être détruite. » Il soupira. « Et puis j’ai réalisé que le jeu était terminé. J’en étais ressorti victorieux, de ce qu’il semblait. Toutes les pièces du jeu étaient passées sous mon contrôle, et il ne demeurait plus d’ennemi. »

Elle ne trouvait rien à dire. « Je vois. »

« Et puis je compris. Si je ne pouvais continuer le jeu, je pouvais le réinventer. Je pouvais en créer un nouveau, utilisant les règles suivant mon bon plaisir. » Il sourit. « Je vais avoir besoin d’établir un système efficace de supervision des taxes de l’Empire, en premier lieu. J’estime que cela peut prendre un an tout au plus. Après cela… le jeu commencera. »

Yashinko eut un faible sourire. « Pourquoi m’avez-vous convoqué, mon seigneur ? »

« J’ai eu un moment d’inspiration, » admit-il. « Votre associée Moshi Minami, elle sert le Champion de Jade, n’est-ce pas ? En tant que sa voix à la court, non ? »

« On peut dire cela, oui. »

« Excellent. J’ai besoin d’une telle chose. Je vous ai sélectionné pour cela. »

« Moi ? » Elle était décontenancée. « Mais mon Seigneur, je vous ai vu à l’œuvre à la cour de nombreuses fois. Vous n’avez besoin que de peu d’aide en la matière. »

« C’est une question de point de vue, certes, mais le fond du problème, c’est que j’ai besoin de quelqu’un susceptible de m’assister de manière… plus traditionnelle, d’une certaine façon ? » Utemaro tendit la main vers un boisseau, savourant de manière apparente le contacte froid des pièces de métal sur sa main. « Je serai directement associé à ce genre de choses, et aux yeux de certains cela me rendra désagréable au plus haut point. Vous, de l’autre côté, ne serez associé que de manière indirecte au commerce, et cela vous sera plus favorable. » Il sourit encore. « Une délicieuse jeune femme, portant un fardeau déplaisant, mais servant l’Empereur avec honneur. Oui, je pense que cela saura toucher certains partis que je vise. »

D’une certaine manière, Yashinko se dit que le refus n’était pas une option. « Pourquoi moi mon Seigneur ? »

« Il y a beaucoup d’idiots qui succomberont à votre présence simplement de par votre beauté, » admit-il. « Mais je connais le travail de votre père. Il était l’un des meilleurs et des plus impitoyables mécènes de marchands de notre clan. Je pense que ces instincts demeurent en vous de même, bien que vous les ayez fait disparaître derrière un extérieur approprié et discret. Dans tous les cas, vous me servirez bien. »

Yoritomo Yashinko essaya de trouver quelque chose à dire, mais n’y parvint pas. Elle finit par s’incliner en disant, « Oui, mon Seigneur. »

Soshi Yabu
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Message par Soshi Yabu » 28 déc. 2008, 00:52

La conclusion, 3ème partie
Par Shawn Carman


Le 21ème jour du mois du chien, de l’année 1170.
Ide Yusuke marchait le long du chemin isolé, avec ses pensées pour seule compagnie immédiate. Là il parvenait à échapper à la clameur sans fin qui s’élevait autour de la Colline Seppun. Quand un rassemblement de la taille d’une ville se concentrait en un si petit endroit, poussant à se comporter comme au dernier jour du Festival Bon… ce n’était pas un endroit qu’il appréciait. Il avait appris depuis longtemps à faire avec, bien entendu, mais trouver l’opportunité de s’écarter un peu, même pour un court moment, était une grande joie pour lui. Et il avait d’importantes tâches qui demandaient son attention, après tout.

Peu de temps auparavant, une sentinelle Licorne était venue le trouver. Yusuke avait sauvé la vie du père de ce garçon dans une bataille, et le guerrier ne l’avait jamais oublié. La sentinelle l’informa qu’un courtisan solitaire avait été vu prenant le chemin menant au sud de la Colline Seppun. Il semblait tout à fait inoffensif bien entendu, mais c’était une personne pour laquelle Yusuke avait un intérêt tout particulier, surtout après les évènements incrédules du matin. Il avait donc rapidement mis de côté ses obligations et prit le même chemin, espérant trouver sa proie quelque part sur les lieux. Yusuke avait des questions. Un grand nombre de questions, en faite.

Voilà. Assis sur une pierre près d’un petit ruisseau. Le jeune home semblait pensif, peut-être même inquiet, et cette pensée plut particulièrement à Yusuke. Il n’avait rien d’autre que des suspicions et du mépris pour l’autre courtisan, et il avait été atterré par la nouvelle qu’il avait entendue quelques heures auparavant. Que l’homme puisse lui-même être inquiété par cette nouvelle confirmait à Yusuke que ses doutes avaient du bon. « Susumu, » appela-t-il en s’approchant.

Le jeune Araignée se tourna vers la voix et sourit. Il semblait tellement de bonne foi, mais le Licorne doutait particulièrement de sa sincérité. « Yusuke-san, » dit-il. Immédiatement il grimaça un peu et held up a placatory hand. “Toutes mes excuses. Vous m’avez demandé expressément de ne pas me montrer trop familier, et cela était inapproprié. Je dois dire, Yusuke-sama. »

Yusuke fronça les sourcils. Il ne s’était pas attendu à tant de déférence. Il observa les alentours afin de cacher son désarroi. “Je suppose,” admit-il en grommelant, “cette façon de faire n’est plus appropriée. C’est moi qui devrais vous donner du sama, à ce qu’il semble. »

»Ah. Vous avez donc entendu. » Le jeune homme se retourna afin de voir le ruisseau et les pâturages en dessous. On pouvait voir un cheval paître au loin. “J’ai en fait d’abord pensé à vous, lorsque l’on m’a annoncé la nouvelle. Je savais que vous seriez contrarié.”

“Je veux comprendre,” dit Yusuke. « Vous êtes un ronin. Un membre du soi-disant clan de l’Araignée, homes et femmes qui n’ont d’ailleurs aucun droit de se donner un tel titre, et le nouvel Empereur vous a choisi, vous parmi tous les autres, pour lui servir de Conseiller Impérial?”

« Hé bien, à ce qu’il semblerait. »

« Cela n’a aucun sens, » maugréa Yusuke. « Me serais-je à ce point trompé dans mon jugement sur vous ? Sur les vôtres ? J’ai besoin de comprendre. Si je me suis trompé, alors je vous dois, à vous et aux vôtres, toutes mes excuses. »

Susumu sourit et tandis sa main, paume vers le haut. « Cela ne sera pas nécessaire, mon ami. Vous vouliez simplement servir votre clan. Je vous assure qu’étant donné ce que j’ai vu, je ne blâmerai jamais un homme pour sa méfiance. »

« Merci, Susumu-sama, » dit Yusuke, des titres honorifiques plein la bouche. « J’espérais… pourriez vous me dire ce qu’il s’est passé ? » Il détesta questionner le jeune homme avec une telle déférence, mais il ne voyait pas d’autre moyen d’obtenir l’information qu’il souhaitait.

« J’aimerai vous le dire, » dit Susumu. « J’aimerai vraiment parler de ça. S’il vous plait, asseyez-vous. Je crains que cela ne prenne un moment.” Il désigna le rocher près de lui, et Yusuke s’asseya avec précaution. « Lorsque la nouvelle Voix de l’Empereur vint me voir, je fus plutôt surpris, et plutôt prudent. Peu sont satisfaits de la présence de nous autres Araignées, même avec l’appui de votre Khan. J’ai pensé qu’il venait peut-être me mettre dehors, ou me punir. »

« Vous punir ?” demanda Yusuke.

“J’ai une longue liste de péchés que je garde bien cache de mes hôtes Licornes, » dit Susumu avec une grimace désarmante. « La Voix me dit que le nouvel Empereur était bien au courant de l’étendue et de la portée des activités du clan de l’Araignée. Vous pouvez imaginer que cela fût extrêmement décourageant pour moi. »

Yusuke osa espérer connaître la vérité. « Quelles peuvent bien être ces activités?”

« Beaucoup plus que ce que vous n’imaginez, » dit Susumu. « Que nos leaders ont orchestré nombre des menaces que nous avons combattu afin de gagner la faveur des gens. Que nous étions impliqués dans un certain nombre d’assassinats d’éminentes personnes, et que nous avons volontairement favorisé la corruption morale et politique de membres d’a peu près tous les grands Clans Majeurs. »

Le vieil intendant ne dit rien, demeurant bouche bée.

« Sa Majesté savait tout cela, expliqua la Voix, » continua Susumu, « mais a choisi de ne pas le révéler à l’Empire. »

« Comment ? Pourquoi cela ? »

“J’imagine que l’association de l’Araignée avec la Licorne et, avant vous, la Mante, a joué un rôle dans cette décision,” dit Susumu. « Si la vérité venait à être connue, vos deux clans seraient pourchassés sans pitié, et sans mentionner le Scorpion. Leur devoir est de trouver les menaces cachées, et rien de plus. De telles révélations pourraient aisément raviver les braises de la guerre une fois encore, et ce n’est pas que Sa Majesté désire. Ou du moins c’est ce qu’il semble. De toute façon qui peut vraiment connaître les pensées d’un monarque divin ?

« Mais… mais… »

« Malgré tout, quelqu’un doit supposer qu’il y a d’affreuses ramifications,” poursuivit Susumu. « De nouvelles… indiscretions… sur les volontés de l’Araignée résulterait en notre systématique exécution sans égard pour les ramifications qu’un tel acte aurait pour les relations entre les clans. »

« Pourquoi êtes vous le Conseiller Impérial?” rugit yusuke.

Susumu sembla sincèrement surpris par la question. « J’ai réfléchi à cela. D’un côté, je crois que c’est dans Commandement d’Akodo que l’on est censé garder ses ennemis proches de soi. De l’autre, des homes comme moi ont fait en sorte de tromper un Empire entier. Nous avons cherché les faibles et les affamés, et les avons tourné en notre faveur sans grande difficulté. Même si de telles compétences ne sauraient être utilisées à la Cour, je peux tout de même imaginer que je puisse offrir une vue complètement unique à Sa Majesté que nul autre courtisan impérial ne saurait lui apporter. » Il sourit. « C’est du moins ce que l’on peut souhaiter ! »

Yusuke s’assit silencieusement, tentant d’absorber tout ce qu’il venait d’entendre. La colère monta dans sa poitrine, mais il fit en sorte de la garder sous contrôle. Il avait l’opportunité de révéler à son clan une énorme menace, et il ne devait pas agir inconsidérément. « Pourquoi m’avez-vous dit tout cela ? » demanda-t-il avec méfiance.

« Honnêtement ? » dit Susumu. « J’aurai presque certainement du ne pas vous le dire. Cela semble téméraire, ne croyez-vous pas ? »

« Pourquoi ? »Répéta Yusuke.

« Véritablement, une part de moi voulait véritablement s’asseoir et parler avec quelqu’un de tout cela, sans la toile de mensonges que je tisse habituellement. Ne vous y trompez pas, c’est une arme extrêmement confortable à utiliser contre les autres, mais aujourd’hui est un jour… différent. Et j’ai ressenti le besoin d’un peu d’honnêteté. Cela ne me ressemble vraiment pas. Dans des circonstances normales je mens comme je respire. » Il jeta un œil autour du Licorne. « Mais ça vous le savez bien sûr. Vous l’avez toujours su. »

“Je crois qu’il est temps d’appeler les magistrates,” dit Yusuke, en commençant à se lever.

« J’ai aussi partagé ceci avec vous, » continua Susumu, restant froid aux menaces de l’intendant, « parce que vous êtes le seul, je pense, à suspecter la vérité. Les vôtres nous ont accepté si facilement. Avant que je ne sois entré au service de mon maître, je pense que j’aurai trouvé votre hospitalité… touchante. Du moins pas la votre à vous, bien entendu. Je vous méprise de tout mon cœur. Que vous soyiez l’un des prétendants pour remplacer Ide Tang est un problème, bien entendu, ceci est du à votre grande expérience militaire. Puissiez-vous prendre la direction des Ide en lieu et place de ce visqueux, minaudant bouffon Eien, et je le dis avec affection et respect, si c’était le cas, vous rendriez ma vie considérablement plus difficile. Et ceci, bien entendu, ties into the final reason that I spoke to you today.”

Yusuke en avait entendu assez. Il se leva et se tourna, prenant son sac. Lorsqu’il se retourna, Susumu s’était levé silencieusement et placé derrière lui. Il commença à ordonner au jeune homme de se déplacer, mais se trouva étrangement incapable de parler. Quelque chose n’allait pas, mais il ne savait pas quoi. « La dernière raison, » Susumu dit-il tranquillement, « c’est qu’après ce jour, je ne suis pas certain de quand j’aurai la chance de prendre la vie d’un ennemie de mes propres mains. Peut-être jamais plus, et je voulais savourer cette sensation une dernière fois. »

Le Licorne vit le couteau que l’Araignée avait plongé dans son estomac. Il lutta pour parler, mais les mots ne vinrent pas. Il s’approcha faiblement du visage de Susumu, mais le jeune courtisan écarta la main distraitement. Yusuke eut l’idée de retirer le couteau, mais avant qu’il ait pu faire quoique ce soit tout devint noir, et il s’effondra dans l’obscurité.

Susumu resta aux côtés du corps du Licorne un moment. « Quelle pitié, » murmura-t-il. « Tant d’individus sans saveurs qui assistent à ces grands tournois, cherchant une proie facile. » Il prit le sac du courtisan et éparpilla son contenu le long du chemin, attentif à enlever la moindre pièce pour laisser penser à un vol. Ensuite il alla chercher un magistrat, jetant son couteau et ses saya dans le ruisseau en marchant.

Soshi Yabu
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Message par Soshi Yabu » 09 mars 2009, 20:54

J'aurai besoin d'aide pour une traduction qui me pose problème. Quelqu'un pourrait-il m'aider?


"Immediately he winced slightly and held up a placatory hand."

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Takeda Shingen
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Message par Takeda Shingen » 09 mars 2009, 22:11

"Aussitôt il tressaillit légèrement et leva une main apaisante."
:chepa:

(Sans contexte je ne peux guère faire mieux)
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Soshi Yabu
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Message par Soshi Yabu » 10 mars 2009, 07:59

Ce qui est déjà très bien, et je t'en remercie. Je n'arrivais pas à saisir le sens de la phrase.

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Message par Takeda Shingen » 10 mars 2009, 09:31

De rien Yabu-san!
Ravi d'avoir pu t'être utile!
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