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par Pénombre » 07 juin 2010, 07:58
Terminé « The Book of Bantorra ».
C’est une de ces séries avec un gros truc que tu n’apprend que vers la fin, et qui jusqu’à ce moment là reste en partie incompréhensible.
En résumé, pour attaquer la série : c’est un monde assez proche du notre, dans lequel il y a eu un âge d’or à l’issue duquel les dieux ont abandonné les humains à leur sort. Il existe un dieu du présent, un du futur et un du passé, Bantorra.
Dans ce monde, lorsqu’un individu meurt, il est possible d’extraire de son corps son « livre », une plaque de pierre dans laquelle se trouvent ses souvenirs, et qu’on peut « lire » en la touchant. La Bibliothèque de Bantorra, installée sur une île, collecte tous les livres qu’elle peut trouver, afin que les vivants puissent venir les consulter librement. Cependant, il existe aussi divers trafics, car certains livres peuvent avoir un contenu intéressant, unique, ou même receler des secrets.
Afin de préserver la Bibliothèque, un corps spécial de Bibliothécaires Armés a été constitué, chacun d’entres eux étant doté d’un pouvoir surnaturel unique, et disposant par ailleurs d’un entrainement qui lui donne des capacités athlétiques surhumaines.
Depuis des siècles, la Bibliothèque affronte périodiquement une église plus ou moins officielle, dont les maîtres veulent vivre des existences exceptionnelles afin que leurs Livres soient remarquables et l’objet d’admiration par les générations futures. La conviction de ces gens est que vivre de telles existences leur permettra d’atteindre le Paradis. Cependant, il résulte de leur croyance que la majorité des humains ne sont pas dignes d’intérêt, car leurs existences sont trop ternes et insignifiantes. Ainsi, la majorité des gens qui forment l’église ne sont que des drones, des « meats » que les « vrais hommes » qui dirigent le culte manipulent et dont ils lavent le cerveau. De leur côté, les « meats » leur obéissent et espèrent en fait parvenir à se distinguer pour donner un sens à leur vie et devenir de « vrais hommes ». Dans la pratique, ils servent de soldats suicides et la plupart sont complètement dépersonnalisés et font le sacrifice de leurs existences pour préserver les vrais hommes.
La Bibliothèque est dirigée par une femme, à moitié psychopathe, Hamiuts Meseta, qui semble avoir un lourd passé. C’est aussi une bonnasse qui repousse les limites du « fan service » avec ses nibards, ce qui n’apporte strictement rien à l’histoire au passage.
L’histoire est en fait une suite de trames apparemment distinctes les unes des autres, dont la plupart des protagonistes meurent d’ailleurs. A peu près à mi-parcours (vers l’épisode 13) on commence à comprendre en quoi elles sont reliées en fait les unes aux autres. Mais il faut attendre l’épisode 20 et le dernier axe pour découvrir à la fois la vérité sur l’histoire de la Bibliothèque et de l’église, ainsi que le véritable enjeu de la série.
Tout ça pour dire que Bantorra est une série riche en pathos, mais touffue et qu’il est difficile de suivre quand on ne regarde pas les épisodes les uns à la suite des autres. Car même si les histoires courtes qui la composent sont à peu près indépendantes, elles se succèdent dans le temps et se renvoient l’une à l’autre. Certaines sont aussi abordées par la fin, dans le sens ou on apprend par exemple tout à coup la mort d’un personnage, et qu’on passe les trois épisodes suivants à vivre ses derniers jours par le biais de la lecture de son « livre ».
La série laisse un certain nombre de trames et de personnages secondaires de côté, sans qu’on sache très bien pourquoi. De même, la plupart des Bibliothécaires Armés sont juste là pour faire de la figuration et certains que l’on entraperçoit pendant la moitié de la série ne jouent un véritable rôle que pendant un ou deux épisodes, alors qu’on tourne régulièrement autour du même noyau dur.
Toute une partie de la mythologie de cet univers reste à découvrir, dans la série tout au moins. Elle est inspirée d’une série de « light novels », de court romans pour adolescents. Je ne sais pas ce qu’ils valent, mais le background de la série semble receler plein de trous.
Au final, « the book of Bantorra » est une curiosité, dans la manière dont l’histoire est construite et menée. Elle recèle son poids de moments dramatiques et de pathos, mais donne une impression de confusion et la manière dont la véritable histoire qui solde la série est amenée demande de la part du lecteur un effort intellectuel, afin de la lier avec les différentes facettes présentées précédemment. Une curiosité, donc, avec ses moments attendus, mais aussi ses surprises, parce que les gentils et les méchants ne sont pas forcément là où on les attend, et que certains seconds rôles sont bien plus intéressants que le cast principal.