Ben a écrit :Si tu n'aimes pas les caméras qui bougent Kojiro, fuient les films de Tony Scott.
Ah non, Tony Scott a une caméra très stable en fait. C'est son montage qui donne une certaine impression de confusion dans certains films.
Perso, en shaky cam je trouve que le maître reste Paul Greengrass : ses deux Bourne me fascinent totalement (la poursuite à Berlin dans le 2, la course à Tanger dans le 3...).
A Bout Portant :
Un thriller super efficace, au postulat simple (plonger un mec ordinaire dans une situation qui le dépasse et voir comment il se dépatouille) mais au rythme effréné qui ne laisse pas un instant pour respirer. Le film dure 1 h 30, il est ramassé et diablement haletant - et se paie même le luxe d'avoir une intrigue plus alambiquée qu'elle n'en a l'air (gare au twist de milieu de film).
Gilles Lelouche a réellement la gueule du quidam qui n'a rien demandé et qui va devoir se dépasser pour sauver les siens. Roschdy Zem a vraiment un look de tueur, massif, impressionnant. Et Gérard Lanvin, barbe striée de blanc, est idéal dans ce rôle de flic à qui on la fait pas. Comme quoi, on a de bonnes tronches dans le cinéma français : il suffit de savoir caster.
La réalisation est sèche, nerveuse et réserve quelques moments de forte tension - dont la fameuse poursuite dans le métro. Plus important : ce film nous montre à quel point Paris est une ville cinégénique pour un polar / thriller. Petites ruelles, quartiers douteux, larges artères, métro bondé, ambiance en teintes grisées...
En tout cas, après
Pour Elle, Fred Cavayé montre que même avec peu de moyens, on peut réaliser de très bons films de ce genre par chez nous. De bons acteurs, une technique efficace, une intrigue qui ne laisse pas le temps de respirer (afin d'éviter au spectateur de voir les quelques incohérences), une vraie ambiance : et surtout, de l'humilité et du talent.
En parlant de
Pour Elle, j'ai vu la BA de son remake US (avec Russel Crowe). Ca me laisse baba : c'est quasiment la même chose, plan par plan. Les Américains sont-ils donc génétiquement incapables d'aller voir un film étranger au cinéma ? Se sentent-ils donc obligés de toute refaire qd bien même il n'y a presque aucune différence de rendu, d'histoire, d'ambiance ? Ça me dépasse un peu.